Lundi 17 novembre 2014
Le grand jour est arrivé, celui que j’attendais depuis fort longtemps.
Équipé d’une bonne nuit de sommeil, tous mes préparatifs sont terminés. Il n’y a plus qu’à aller s’amuser. Le taxi vient me cueillir à l’heure convenue, et hop!, en route pour le Château de Meursault. Il est midi.
L’atmosphère est fébrile dans la cour du Château. On y reconnaît pleins de visages familiers (producteurs, restaurateurs, etc.). Quelques québécois aussi, dont Natacha, Michel et Vincent (La Paulée en Ligne) accompagnés de la famille Buisson-Charles. Tous traînent leurs offrandes, souvent en gros format.
Mon bras me rappelle les miennes et c’est avec soulagement que j’aperçois Virginie (Taupenot-Daniel) faire son arrivée. Elle co-voiture avec plusieurs personnes dont Bernard Bouvier, Gilles Pouget du Château Malescot-St-Exupéry et Pascal Latgé de la Tonnellerie Berthomieu/Ermitage. Ces derniers ne seront pas assis à notre table mais nous les retrouverons en fin de soirée.
Virginie et moi faisons notre entrée et la première étape sera de trouver nos places et notre table sur le plan de salle: Meursault Charmes. Il n’y a pas beaucoup d’espace pour passer ni pour ranger ses bouteilles mais ce coude-à-coude ajoute au charme de cet évènement. Et j’ai l’impression qu’il va faire chaud une fois tous les invités arrivés!
Autour de moi à la table, plusieurs personnes dans le monde du vin dont Anne Parent du Domaine Parent à Pommard, mais aussi plusieurs amateurs et, je m’en doute, de très bons clients. À ma droite, 2 couples ontariens fort sympathiques qui auront parmi les plus belles offrandes de la soirée. J’aime beaucoup ma table!
Les invités sont presque tous arrivés et il commence déjà à être difficile de maintenir une conversation sans grandement élever son timbre de voix. N’étant représenté qu’en blanc, je m’active tôt. Cela me permettra de faire la connaissance de gens plus en périphérie de ma table (j’aurai beaucoup de plaisir à présenter mon vin effervescent à un groupe de Japonais, complètement sidéré de réaliser que l’on fait du vin en Ontario!). Cette précocité dans le partage de mes bouteilles me sera retournée de manière fulgurante, surtout par une charmante dame que je nommerai affectueusement « la porteuse de bonnes nouvelles ».
Je reviens à ma place où m’attends mon premier service alors que mes convives ont tous leur assiette vide! J’allais prendre du retard sur 2 autres services, mais cela m’était tout à fait égal. Je ne suis pas venu ici pour manger! On mange bien à la Paulée. Le service est impeccable et les assiettes chaudes. Cela demeure un grand défi que de servir un si large groupe et d’avoir des cuissons parfaites ou des présentations hyper-soignées pour tout le monde…
La suite sera…un feu roulant de bouteilles…à en perdre le décompte. Je n’ai pris aucune note, que des photos. J’estime avoir goûté entre 75 et 80 vins. J’ai été « sage »… En fait, j’ai bien dosé ma consommation, j’ai craché/versé régulièrement. J’ai parfois même gentiment passé sur certains vins pour accorder plus de temps à ce que j’avais dans mon verre, et me suis assuré de boire beaucoup d’eau. Il est facile, avec 3 ou 4 verres devant nous, de perdre l’identité du contenu. Il faut donc toute sa concentration.
Tous les participants se lèvent plusieurs fois de leur siège pendant l’événement pour aller faire des rencontres, jaser, verser du vin. Je crois avoir passé autant de temps debout qu’assis. J’aurai eu la chance de faire un brin de jasette avec Maxime Cheurlin, antoine Jobard ainsi que (à mon plus grand bonheur) Chantal et Frédéric Lafarge. Ces derniers ont eu la gentillesse de me servir deux grandioses Clos des Chênes, 1990 et 1983, en magnum. Un homme aux anges.
Voici un petit sommaire photographique. Si vous cliquez sur la photo, vous pourrez y lire un commentaire.
Nous nous sommes levés de table probablement vers 19h30 et notre petit groupe (Virginie, Bernard Bouvier, Gilles Pouget, Pascal Latgé et moi) s’est réuni pour aller faire 2 descentes de cave. Premier arrêt chez Xavier Monnot avec un deuxième chez Jean-Baptiste Bouzereau. A quelques reprises, nous avons failli perdre Bernard dans les rue de Meursault…
Une petite fringale nous prend alors nous iront casser la croûte à l’Hôtel du Centre de Meursault. Michel Bettane se joindra à notre table. La fatigue se fait ressentir chez moi après le repas. Il est passé minuit et, sagement, j’appelle mon taxi.
De retour au gîte, allongé sur mon lit, j’ai le cœur léger et me sens choyé d’avoir pu vivre une telle journée. 30 secondes plus tard, je dors.
Retour sur la Paulée de Meursault
Ce type d’événement est fortement convoité et rares sont ceux qui ont la chance d’y participer. C’est donc un grand privilège que d’y être.
La referais-je? J’aimerais bien un jour, on verra. Je crois que c’est une expérience qu’il faut vivre au moins une fois dans sa vie. J’avais des attentes réalistes et elles furent totalement comblées.
Mais il y a aussi un aspect qui m’a moins plus. Plusieurs bouteilles méritaient, à elle seule, que l’on passe une soirée entière avec elles. Le feu roulant de la Paulée nous empêche d’accorder le temps que l’on voudrait à ces bouteilles d’exception. Il y a quelques fioles qui, faute de temps pour les apprécier, ne se sont pas imprégner dans ma mémoire comme je l’aurais voulu et je trouve cela dommage. Il y a tout ce vin grandiose craché ou verser dans le dévidoir. Ca fait presque mal au cœur. J’ose à peine utiliser le mot « gaspillage » mais vous savez où je veux en venir.
Ce qui me reste en mémoire est cet état d’esprit magnifique de fête, de partage, de fratrie. Je me répète un peu mais le vin a ce pouvoir de réunir de gens qui ne se seraient jamais rencontré sans lui. Il permet de tisser des liens, il engendre des amitiés. C’est surtout pour cette raison que la Paulée de Meursault est un grand moment.
Mon dernier mot en sera un de remerciement. Merci Virginie. Merci. Je t’en suis tellement reconnaissant.
Merci beaucoup Ian!
Tu m’as convaincu d’essayer pour les billets mardi, espérant que la soirée soit aussi agréable, en bonne compagnie, sans trop de fla fla snobinet! Pour les vins, je n’ai aucune attente particulière, mais j’aimerais bien rencontrer quelques vignerons sympathiques , même si je serais gênée de ne trop savoir les détails techniques et ne pas avoir bu les vins de la plupart d’entre eux.
Si j’ai des billets, je devrai d’ici là ouvrir quelques bouteilles des gens qui seront à cette soirée !